Je viens de visiter ce mercredi en détail l’usine d’incinération.
Bon, parlons un peu des choses qui fâchent !!. Comme nous tous (moi y compris !) nous ne trions pas encore assez bien tous nos emballages et déchets recyclables: il reste 180.000 tonnes qui prennent le chemin de l’incinérateur Athanor (le site se trouve à l’entrée de La Tronche en bord de l’autoroute venant de Crolles.
En fait pour être plus précis ces 180.000 tonnes viennent pour 65% des 49 communes de la Métropole, le reste vient de l’Oisans, la Matheysine, Le Trièves, Saint Marcellin, Le Voironnais et le Grésivaudan.
Les trois fours de cette immense installation (équivalent à 6/7 étages d’un immeuble) brulent tout cela 24h/24 et 365 jours/ an. Au final les deux tiers disparaissent donc et sont transformés en chaleur (envoyé dans le chauffage de dizaine de milliers de logement de l’agglomération – c’est depuis de nombreuses années la CCIAG Compagnie de Chauffage qui gère, pour le compte de la Métropole, l’incinérateur qui fournit à lui seul un tiers du chauffage urbain) de l’électricité qui rend autonome le site lui-même et rapporte même des finances par la revente d’énergie.
Mais il reste de cette méga combustion des « cendres » beaucoup de cendre (20%) qui à des températures voisines de 1000 degrés sont inertes, avec des caractéristiques proches du ciment et qui va être utilisé en particulier sous les nouvelles routes et autoroutes. Ce « mâchefer » pose cependant question et est vendu peu cher pour cet usage.
D’autre part d’autres cendres sont récupérées par filtration des fumées (l’incinérateur ne rejette pas les produits toxiques grâce à un système sophistiqué de filtres chimiques, mécaniques, les fumées passent dans par des installations qui occupent la moitié de l’immense bâtiment).
Ces cendres-là restent extrêmement toxiques et pour l’instant l’unique solution en Europe est de les utiliser pour remplir les galeries d’anciennes mines de sel en Allemagne principalement.
Un « cadeau » donc aux générations futures !- – – – – – – – – – –
Notre installation des trois fours arrive à la fin de sa vie. Construit en 1972 par l’ancêtre de la Métro, rénové lourdement en 1992, il pourrait continuer à fonctionner sans problème technique, mais la technologie des filtres de la combustion et de la cogénération d’énergie a progressé et il est possible d’être plus performant.
Un nouveau monstre de feu va donc être construit à partir de 2024 et livré 2027. Il brulera moins de déchets (au maximum 165.000 tonnes) et la Métropole pour sa part va diminuer fortement sa part en augmentant le tri, le recyclage et le compostage. Les autres collectivités ont aussi des engagements de diminution, chacun prenant sa part.
Donc, message à toutes et tous : on enlève de nos poubelles tout ce qui peut être composté ou recyclé (en fait presque tout puisque notre centre de tri ne demande pas de tri chez vous très compliqué – tous les emballages.
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Note pour les étourdis : arrivent chaque jour dans les poubelles incinérées des choses dangereuses comme des petites bouteilles de gaz
par exemple, des produits qui doivent aller uniquement en déchèterie,
des batteries ou des piles qui peuvent exploser
dans le four, ou bien encore trop de canettes en aluminium
qui devient liquide dans le four et qui oblige des salariés à faire un ramonage compliqué pour sortir des dizaines de kilos d’aluminium parfaitement trié dans le centre de tri.
Je vous reparle de tout cela lors des visites des déchèteries métropolitaines que je viens de commencer…
Lionel Coiffard
Vice-Président Grenoble-Alpes-Métropole
en charge de la prévention, de la collecte et de la valorisation des déchets de Grenoble-Alpes Métropole