LIBÉRATION DE VIZILLE LE 22 AOÛT 1944 1/5

VIZILLE AU COEUR – LIBÉRATION DE VIZILLE LE 22 AOÛT 1944 (POST 1/5)

EXTRAIT DE TEXTES ÉCRITS PAR JEAN MÉTRAL,
PRÉSIDENT DU COMITÉ LOCAL DE LIBÉRATION DE VIZILLE.
Jean Métral devient le premier Maire de Vizille après la libération
‼️ Ce texte a été publié en 1994 dans un livre (140 pages) par les Amis de l’Histoire du Pays Vizillois pour le 50ème anniversaire de la libération.

✔︎ On a dit et écrit beaucoup de choses et même des contrevérités concernant la Libération de Vizille. En voici les faits principaux donnés par un témoin oculaire puisqu’il se trouvait dans la grande cour du château quand les événements se sont produits.✔︎

🇫🇷 9H30. Étant président du Comité local de Libération, j’ai reçu ce matin-là vers 9h30 un coup de téléphone d’un membre du Comité départemental de Libération de Grenoble, d’avoir à me rendre à la Mairie de Vizille pour remplacer au nom d’Alger, avec mes amis du Comité de Libération – la Municipalité de Vichy dont le Président était M. Cret. M. Leroux était Président du Comité cantonal – nous cumulions par le fait, les deux. Nous savions que les Américains avaient atteint le Trièves, mais nous ne les pensions pas encore si près de Vizille.
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A une réunion du C.L.L. quelque temps avant, j’avais été désigné comme futur Maire. Leroux, Gonthier et Berthet Elie, adjoints.
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🇫🇷 Vers 10 heures j’arrive à la mairie où avait été appelée par mes soins, l’ancienne municipalité ; la transmission des pouvoirs fut effectuée sans heurt ni incident ; c’est à ce moment-là que M. Floxoli vient me signaler que des Américains avec leur matériel, étaient arrivés et stationnaient sur la route de Jarrie vers l’Alliance Textile.

Je fis rechercher immédiatement un vizillois, Pontonnier, qui avait longtemps séjourné en Amérique pour servir d’interprète ; en descendant avec lui de la Mairie je fus également informé qu’un fort détachement allemand descendu de la vallée de la Romanche, pénétrait dans le château de Vizille avec armes (deux canons) et bagages – chars de paysans, autos, motos et vélos – Un autre détachement allemand est aussi arrivé vers cette heure-là mais par la route de Laffrey.

Tous les gens s’enfermaient chez eux car des coups de feu crépitaient un peu partout et avaient déjà fait des victimes civiles.

Au retour de l’interprète qui me confirme le stationnement des Américains vers l’Alliance Textile, je fis transmettre à l’officier Américain de venir immédiatement vers le château pour attaquer les Allemands qui y pénétraient; il me fut répondu qu’il ne pouvait rien faire avant 13h30 car, à cette heure-là, d’autres colonnes américaines par Laffrey et Brié, devaient se joindre à la sienne.

🇫🇷 Vers 11h30, l’interprète (avec Floxoly), revint avec un billet destiné à être remis à l’officier Allemand. Floxoly s’adressa à Cret, ne sachant pas que je l’avais remplacé 10 minutes avant. Cret n’accepta pas et me désigna naturellement.

Le chef de la colonne américaine demandait que ce fût le Maire qui le portât lui-même en parlementaire à l’officier commandant le détachement allemand qui, sous la protection des parlementaires, était invité à venir voir le matériel américain et qu’il serait rendu à son unité ; si au bout de 2 heures, il ne s’était pas présenté, l’attaque aurait lieu. Muni du billet en question et accompagné de deux volontaires MM. Menu et Pontonnier, après avoir mis une serviette blanche au bout d’une rame de haricot, nous partîmes vers· le château par la Grande rue, non sans émotions, car des coups de feu partaient de tous côtés ; les boches tiraient de derrière les platanes ou de dessous les vieilles voitures autos qui se trouvaient sur la place du château (depuis leur réquisition).

Nous arrivâmes vers la porte du château devant laquelle était un canon ; un sous-officier Allemand nous prit le billet et j’essayais de lui faire comprendre qu’il le remît à son Hauptmann ; il nous fit entrer dans le vestibule précédant la cour, et pendant que nous y étions, de nouveaux Allemands arrivaient ; de même que pénétraient dans la cour M. Mathieu Directeur des Forges et son personnel conduits par des boches (parce que je l’ai su par la suite, un F.F.I. se serait introduit dans l’usine et aurait été vu par des Allemands qui étaient en surveillance vers le Grand Pont). Peut-être un maquisard du Be Bataillon FTPF qui participait à l’encerclement de Vizille et· qui partit de l’Alliance Textile vers midi progressait vers la route de Laffrey.

‼️‼️ suite demain…