ESSENTIEL !

Bonjour à tous. Voici un moment que nous ne nous sommes pas exprimés… les raisons sont multiples. À commencer par le yoyo incessant des sentiments sur les perspectives de réouverture, les déceptions, l’état global de notre pays dont l’activité des ciné-théâtres n’est qu’un tout petit bout.

Et digérer les colères, mauvaise conseillère parfois.

Durant tous ces mois, nous travaillons sur de très nombreux dossiers avec les autorités de tutelle, souvent en vain parfois en entrant dans le vif du sujet. Via les espaces professionnels, pas une semaine sans communiqués de presse ou courriers, et la réunion zoom est devenue une deuxième nature.

Depuis quelques jours, certains équipements culturels sont occupés par des artistes ou par des responsables de salles. Déjà, ces occupations pour demander la réouverture se doublent de revendications corporatistes, dont l’abandon de la réforme du statut des intermittents.

Deux questions se posent en même temps, alors qu’un seul but existe.

Oui, nous souhaitons que les lieux de culture réouvrent car c’est nécessaire pour le public, c’est la raison d’être de ces lieux. Cependant, tant que le couvre-feu avant 21h/22h existe pour 100% de la population, demander la réouverture des lieux culturels seuls est une plaisanterie pas drôle. Certains acteurs culturels fortement subventionnés oublient que réouvrir le lieu si le public ne peut pas s’y rendre pour cause de couvre-feu n’a pas grand sens, le public souffrant aussi au quotidien des limitations de déplacement.

C’est oublier également, que certains lieux trouvent leur équilibre économique par la fréquentation du public : chaque spectateur participe financièrement par son droit d’entrée. Si le cine-théâtre du Jeu de Paume existe, c’est parce que des collectivités soutiennent ses activités, mais avant tout parce que le public finance principalement ses activités.

Concernant l’activité cinéma, avec un couvre-feu avant 21h/22h, il est acquis que la filière dans son ensemble ira dans le mur. Les producteurs et distributeurs ne proposeront pas de nouveaux films si ceux-ci n’ont pas l’ombre d’une chance de rencontrer pleinement leur public. Avec un couvre-feu à 18h ou 19h, la majorité des films est promise à un échec commercial en se privant de 50% du potentiel. Une ré-ouverture avec un couvre-feu à 18h serait la disparition programmée des lieux comme les nôtres.

Par ailleurs, à nouveau, des régions sont confinées. La pertinence du couvre-feu est une autre question.

Par contre, nous demandons que le Gouvernement se positionne clairement et affirme que les lieux de culture ne seront pas traités différemment que les autres lieux collectifs de vie lorsque le couvre-feu prendra fin. Comme cela a été le cas à la fin du premier confinement avec un décalage de 7 semaines entre la réouverture des magasins et celle des cinémas. Et en décembre 2020, rebelote avec l’annulation de la réouverture.

Le Conseil d’État, dans son rendu de fin décembre disait que « les lieux de culture n’avaient pas à être fermés alors que des espaces similaires avaient autorisation d’ouverture. » Par un entêtement de posture, le Gouvernement n’a pas corrigé le tir. Ce même entêtement a fait passer les lieux de culture du statut de « non-essentiels » au statut de « n’existent même plus, donc n’en parlons plus».

En conclusion, nous demandons à ce que le traitement à part des lieux de culture prenne fin lorsque le couvre-feu pourra s’éteindre.Par ailleurs, les ciné-théâtres ont besoin de trois semaines pour organiser leur réouverture, et nous souhaitons que le Gouvernement en prenne acte et agisse en fonction de cela.

Car un seul but existe pour des équipements comme les nôtres : être disponibles à vos attentes.